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jean-louis borloo - Page 7

  • Ce qui se cache derrière l’union prônée par les centristes?

    Pour l’un, François Bayrou, il s’agit d’union (ou d’une unité) nationale. Pour l’autre, Jean-Louis Borloo, il s’agit d’une union (ou d’une unité) qualifiée de «républicaine».

    Les deux leaders centristes veulent que les partis politiques s’unissent derrière un programme plus ou moins ambitieux.

    Derrière cela, il y a une vision centriste évidente mais aussi des ambitions personnelles et une nécessité d’occuper le terrain ainsi que de tenter de pallier à un manque criant de crédibilité vis-à-vis de l’électorat.

    - La vision centriste: le consensus et le compromis sont deux mots qui font partie de la vision politique centriste. De ce point de vue, la recherche du plus large consensus autour d’un compromis acceptable par l’ensemble de la population et/ou de ses représentants dans une démarche de juste équilibre est bien un processus centriste.

    Pour autant, le Centrisme n’est pas la pensée politique de l’union nationale ou de l’unanimisme, bien au contraire. Il se bat pour des valeurs et des principes qui se confrontent à ceux de la Gauche et de la Droite et, surtout, à une pratique idéologique et clientéliste de ces dernières. Vouloir faire du Centre le lieu d’une union, nationale ou républicaine, c’est l’affadir et l’affaiblir, le réduire in fine à un simple lien entre les idées de gauche et de droite, ce que prétendent depuis toujours ses adversaires.

    - Les ambitions personnelles: tous les deux le jurent, ils ne pensent pas à leur carrière, ni même à leur formation politique mais qu’au bien de la France. Ils ne demandent rien, sauf d’aider leur pays dans la crise.

    Belles envolées lyriques qu’évidemment personne ne croit tant les deux compères ont de l’ambition et des ambitions élyséennes.

    Ces deux propositions visent donc à tenter de leur donner cette fameuse «hauteur» soi-disant propre à ceux qui ont la capacité et l’aura de diriger le pays installés au sommet de l’Etat.

    Reste qu’en se présentant simplement que comme des facilitateurs pour ne pas apparaître comme uniquement mue par une ambition personnelle, ils rabaissent du même coup leur personne qu’ils souhaitaient élever…

    - L’occupation du terrain: elle est indispensable pour les deux hommes actuellement, soit pour l’un (Bayrou) de ne pas disparaître du paysage politique, soit pour l’autre (Borloo) de tenter de se faire une place au soleil.

    - La volonté de convaincre une majorité de l’électorat de l’alternance centriste: la crise économique actuelle et le scepticisme grandissant des Français vis-à-vis du gouvernement en place ne profite ni aux partis centristes, ni aux personnalités centristes.

    Le Front national et le Front de gauche ainsi que Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen sont les grands gagnants dans les sondages mais aussi dans les médias.

    Dès lors, les centristes doivent démontrer qu’ils sont également des alternatives à la politique socialiste, mais une alternative sérieuse et responsable, c’est-à-dire crédible et non dans la gesticulation, face aux dangers que représentent les extrêmes.

    Le morcellement du Centre et les querelles picrocholines entre centristes ainsi que les récentes débâcles électorales sont ici un handicap lourd à porter.

    En tentant d’apparaître comme ceux qui peuvent réparer la machine et réunir les hommes, les centristes veulent inverser cette tendance.

    Une dernière précision: François Bayrou n’est plus pour l’union nationale mais pour une «unité nationale»! La différence? Selon lui, la première inclut le Front national et le Front de gauche tandis que la deuxième se passe entre réformistes républicains des deux rives»… Chacun appréciera cette différence sémantique. Pour autant, quand Bayrou parle des deux rives, il parle de la droite et de la gauche. Mais où est donc le Centre?!

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le temps du Centre est-il en train de venir?

    Laminé lors de la dernière présidentielle de 2012 puis lors des législatives qui l’ont suivie, divisé entre plusieurs petits partis qui se font une guéguerre aussi pathétique qu’inutile, phagocyté par des ambitions personnelles aussi démesurées que sont insignifiantes leur poids dans la vie politique actuelle, il semble un peu provocant, voire ridicule, de se demander si le temps du Centre va bientôt survenir.

    Et pourtant…

    N’oublions pas que ni la Droite avec un Nicolas Sarkozy renvoyé sèchement par les Français, ni la Gauche, qui a héritée du pouvoir après ce licenciement démocratique et qui s’est montrée incapable jusqu’à présent d’inspirer la confiance nécessaire et indispensable au sursaut du pays, ne parviennent pas, toutes les deux, à insuffler la dynamique politique pour nous sortir de la situation plus que délicate dans laquelle nous nous trouvons présentement.

    Les extrêmes, eux, n’ont que des solutions clivantes, hasardeuses et aventurières à proposer qui feraient dangereusement régresser le pays et dont il aurait le plus grand mal à surmonter les conséquences dévastatrices.

    On ne parle même pas des écologistes qui ne sont même pas capables d’être d’accord avec eux-mêmes avec des extrémistes parfois plus irresponsabes que ceux de l’extrême-droite et de l’extrême-gauche.

    Reste donc le Centre.

    Depuis plusieurs années, celui-ci propose une politique responsables de rigueur mais pas d’austérité, de libéralisation de l’économie mais pas de néolibéralisme débridé, de réformes en profondeurs de la société et des institutions face aux conservatismes de gauche et de droite qui ankylosent la France, au risque de la mettre en péril, mais pas de mesures clientélistes qui minent de plus en plus le lien social et mettent à mal le vivre bien ensemble.

    De même, ses valeurs humanistes de respect, tolérance et solidarité dans une société de liberté sont à même d’accompagner les moments difficiles puis la renaissance du pays.

    Mais se pose évidemment la question essentielle: comment le Centre peut-il se poser en force de gouvernement vu sa faiblesse, son morcellement, ses combats internes ridicules et ce, dans un climat d’affrontement idéologique exacerbé par la Droite et la Gauche et leurs extrêmes.

    C’est évidemment le paradoxe du Centre français  de voir que ses idées et ses positionnements sont plébiscités par une majorité de la population mais que les partis centristes ne parviennent pas à être une force politique majeure.

    Les Français élisent donc des partis de droite ou de gauche en souhaitant qu’ils feront une politique centriste et en espérant qu’ils prendront (en plus, quelques mesures clientélistes afin de grappiller quelques petits avantages…).

    Mais il ne faut pas en conclure pour autant que la Droite et la Gauche font la politique du Centre, une fois au pouvoir. Leurs partis font une politique au centre c’est-à-dire une politique qui est un méli-mélo de tout et n’importe quoi, un peu de mesures à gauche, un peu de mesures à droite et des pâles copies de ce qui devrait être fait et ce qui serait fait par le Centre. Le tout en flattant leurs électorats respectifs.

    Dès lors, ce dernier doit-il, devant la gravité de la situation, entrer au gouvernement et à n’importe quel prix?

    Les partis centristes doivent demeurer extrêmement vigilants si l’on fait appel à eux.

    Si, demain, il y a une coalition entre la Gauche et le Centre (avec François Bayrou), il faut absolument éviter que ce dernier ne soit qu’un alibi, une sorte de cache-misère de la Gauche comme le Centre l’a été de 2007 à 2012 avec Nicolas Sarkozy.

    De même, si la Droite revient au pouvoir, le Centre (avec Jean-Louis Borloo), ne devra pas, à nouveau, n’être qu’un faire-valoir dont les membres seront plus préoccupés de garder leurs sièges d’élus nationaux que de défendre leurs idées.

    Car si les partis centristes se décrédibilisent au pouvoir, il ne restera plus grand-chose à part les deux fronts…

    Oui, le temps du Centre n’est sans doute pas loin si nous voulons sortir la France de cette situation intenable qui sent le soufre dans laquelle elle se trouve et sur laquelle tous les politiciens en quête de grand soir se penchent, tels des charognards prêts à s’emparer du pouvoir en décomposition.

    Malheureusement, les partis centristes sont encore aux abonnés absents. Et s’ils sont les marginalisés de la vie politique, il faut aussi qu’ils s’en prennent à eux-mêmes et arrêtent d’incriminer tout et n’importe quoi à tout bout de champs comme le scrutin majoritaire (même si celui-ci doit être amendé) pour s’absoudre de leur incapacité à convaincre une majorité de Français de voter pour eux.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les centristes ne doivent pas jouer la politique du pire

    Lors de l’élection présidentielle, nous savions, nous Français, mais surtout, nous, centristes, que les temps étaient particulièrement difficiles et nous le disions et le répétions, appelant le pays à une prise de conscience et les politiques à la responsabilité.

    Nous proclamions, également, qu’il faudrait, quel que soit le président qui allait être élu, mettre en place, avec la rigueur nécessaire mais en évitant l’austérité destructrice, d’importantes réformes et des mesures drastiques qui auraient déjà du être prises depuis des années, sur fond de manque de croissance, de chômage en hausse, de déficits publics croissants, de crise de l’euro et d’Union européenne en panne. Le tout avec un pays qui doute de lui, le manque de confiance étant un handicap bien plus fort que tous les autres.

     

    Presqu’un an après la présidentielle, nous y sommes jusqu’au cou.

     

    François Hollande a, dans ce cadre, pris de nombreuses décisions dont beaucoup difficiles pour un homme politique et sa popularité. Sans parler de son appartenance à un Parti socialiste qui sait depuis longtemps que des réformes sont indispensables mais qui était jusqu’alors incapable de s’y rallier de peur de perdre son électorat.

     

    Beaucoup de ces décisions auraient du être prises de toute façon par n’importe quel président à la tête du pays, de Droite, du Centre et même des extrêmes.

     

    Dès lors, même si certaines n’ont pas été aussi profondes qu’il l’aurait fallu, ne pas les supporter pour des raisons idéologiques et électoralistes, c’est jouer contre la France.

     

    C’est une faute politique que le pays paiera à un moment donné.

     

    S’y opposer c’est manquer ce moment historique où, enfin, de la Droite à la Gauche, en excluant les extrêmes, un consensus pourrait se faire jour, et dans la population, et chez les militants politiques, sur la réforme, même sur des mesures dures mais que nous savons incontournables si nous voulons bâtir un avenir meilleur à défaut d’un présent radieux.

     

    Dans ce cadre, il faut saluer les propos de François Hollande sur une «société apaisée» et de «réconciliation», deux termes chers aux centristes qui montrent un ralliement à leur vision de la démocratie.

     

    Bien sûr, tout n’est pas parfait, loin de là, dans le gouvernement de la France.

     

    Par exemple, faut aller beaucoup plus loin dans la libération des énergies créatrices. De même, sur certaines questions de société, des décisions très dangereuses sont prises ou sur le point de l’être concernant l’adoption d’enfants par les couples gays ou l’utilisation des cellules embryonnaires.

     

    Bien sûr, les intentions ne sont pas toujours très claires comme pour les retraites aves des déclarations contradictoires entre François Hollande qui parle d’allongement des cotisations donc d’un départ plus tardif et son premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui dit le contraire.

     

    Bien sûr, la «centrisation» de François Hollande n’est pas partagée par une part importante du Parti socialiste.

     

    Dans ce contexte où il faut que tout le monde soit sur le pont, une grande partie de la Droite a malheureusement décidé de jouer la politique du pire avec une opposition frontale qui rappelle sur bien des aspects celle, aux Etats-Unis, du Parti républicain, et notamment de sa frange populiste le Tea Party, qui, depuis plus de quatre ans, a opté pour une guérilla politique et médiatique sans concession contre Barack Obama sur tout et n’importe quoi, lui déniant même la légitimité d’être au pouvoir comme cela est le cas en France sur de nombreux sites et blogs de sympathisants et membres de l’UMP pour François Hollande.

     

    Les médias qui supportent cette droite «décomplexée» de plus en plus radicalisée, tel le Figaro (dont pas un jour sans que la «une» ne soit consacrée aux déboires et à l’incompétence de François Hollande), s’inspirent de plus en plus de Fox News et de ses critiques dures et systématiques à l’encontre du président américain en oubliant que la mission première d’un journaliste n’est ni de dresser des louanges, ni de faire de la critique systématique mais de dire ce qui se passe.

     

    Il est dommage que nombre de centristes se soient alignés sur cette stratégie, en particulier l’UDI et son chef, Jean-Louis Borloo (le Mouvement démocrate et François Bayrou jouant un jeu plus trouble fait d’approbations et de critiques pour se ménager tous les avenirs possibles).

     

    Depuis des années que les centristes demandent des réformes indispensables pour remettre le pays dans le bon sens mais qui, mises en œuvre, ne seront évidemment pas populaires, ce n’est pas pour crier avec la meute quand cela se produit, que cela vienne de la Gauche ou de la Droite.

     

    De la même façon que les centristes ont applaudi à la réforme des retraites de Nicolas Sarkozy même si elle était trop molle, il leur faut reconnaître les efforts fait par François Hollande même s’ils demeurent largement perfectibles.

     

    Non pas qu’il faille prôner aujourd’hui une union nationale qui na pas lieu d’être mais seulement espérer un consensus national sur les problèmes les plus urgents dont on sait qu’il n’y a pas trente-six solutions pour les régler.

     

    Non pas que les centristes doivent former une coalition avec le Parti socialiste, ni dresser des louanges excessives à François Hollande, ce n’est pas à l’ordre du jour. Mais s’ils représentent les forces de la responsabilité, du consensus et de l’équilibre, alors il faut qu’ils le montrent dans leurs discours et dans leurs actes en critiquant de manière constructive quand cela est nécessaire et en approuvant honnêtement quand cela est le cas, le tout en alimentant, sur le fond, le débat politique.

     

    Actuellement, on en est loin.

     

    Les partis centristes ne devraient pas tomber dans le piège tendu par l’extrême-droite et par la frange la plus intolérante de l’UMP, mener une attaque frontale contre la légitimité du pouvoir républicain. François Hollande a été élu démocratiquement et quoi que disent les sondages, ils ne sont évidemment pas de la même nature qu’une élection dans une démocratie.

     

    Qu’une droite dure et peu démocratique (ainsi qu’une gauche de même acabit menée par le Front de gauche) saute sur l’occasion pour attaquer le régime démocratique, ce n’est pas étonnant.

     

    Que de nombreuses personnalités de la droite démocratique la suivent, voilà qui est inquiétant.

     

    Mais il ne peut être question pour les centristes de jouer cette partition. A défaut, pour ceux qui s’enfonce dans cette irresponsabilité politique, de n’être plus du Centre.

     

    Car c’est dans les temps difficiles que l’on attend des partis centristes qu’ils œuvrent pour le bien du pays tout entier et non pas pour un camp ou des clientélismes particuliers.

     

    On n’est pas défenseur du juste équilibre pour rien.

     

    C’est ça aussi la grandeur d’être du Centre.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • Le grand écart politique impossible de Jean-Louis Borloo

     

    Par une tactique qu’il pensait subtile, Jean-Louis Borloo a refusé d’aligner a priori la position de l’UDI sur celle de l’UMP en votant automatiquement la motion de censure déposée par cette dernière ce mercredi 20 mars à l’Assemblée nationale et en tentant de faire porter le chapeau de cet alignement pourtant probable au refus du premier ministre, Jean-Marc Ayrault, de répondre aux demandes qu’il lui avait faites, notamment en matière de politique du logement et de services à la personne ainsi que d’arrêt des augmentations d’impôts.

    Du haut de la tribune du Palais Bourbon, le président de l’UDI a, dans un discours assez déstructuré et pris d’une certaine excitation, tenté de donner une consistance à ce qu’il appelé, par un oxymore dont les politiques ont le secret, une «opposition constructive et résolue»…

     

    Brandissant un sondage dans lequel, selon lui, les Français approuvaient toutes ses demandes, il a, in fine, déclaré que son groupe voterait la censure.

     

    Au-delà de cette prestation parfois touffue, il était évident, dès le départ, que l’UDI voterait la motion de censure et que les demandes de Jean-Louis Borloo seraient ignorées par Jean-Marc Ayrault ce qui permettrait de justifier cette décision.

     

    Personne ne pouvait être dupe.

     

    Dès lors, on peut se demander si Jean-Louis Borloo et ses acolytes de l’UDI ont bien une stratégie compréhensible et constructive pour exister entre le PS et l’UMP, stratégie qui consiste à être l’allié naturel de l’UMP sans pour autant s’aligner sur ses positions tout en donnant des gages de fidélité...

     

    C’est bien un grand écart auquel doit se livrer l’UDI et son leader afin d’affirmer sa spécificité face à l’UMP tout en demeurant son partenaire politique et électoral.

     

    En écoutant Jean-Louis Borloo à l’Assemblée nationale, on a bien compris l’alliance UDI-UMP, on a moins relevé l’originalité de la position de l’UDI face à celle de l’UMP.

     

    Cela n’est guère étonnant car nous sommes dans une situation paradoxale créée par Jean-Louis Borloo et dans laquelle il est en train de se pièger lui-même.

     

    En déclarant lors de la fondation de l’UDI que la seule alliance possible et envisagée était avec l’UMP, il s’est autolimité dans sa recherche d’une différence qui ferait que des électeurs de centre-gauche ou de centre-droit préfèrent voter UDI plutôt que PS ou UMP.

     

    Pouvait-il faire autrement alors qu’il a été un fidèle collaborateur de Jacques Chirac puis de Nicolas Sarkozy, membre de l’UMP pendant des années?

     

    C’est pourquoi sa volonté d’être le représentant du Centre posait un problème et continue de le poser.

     

    C’est sans doute également la raison pour laquelle François Bayrou bénéficie toujours d’un espace politique que Jean-Louis Borloo n’est pas capable de lui disputer et d’investir de par son choix de positionnement politique très proche, en réalité, de celui de l’UMP.

     

    Est-ce que cette stratégie peut ouvrir un espace politique assez grand et assez pérenne pour faire de l’UDI un parti politique de premier ordre pour les années à venir? Il est bien sûr trop tôt pour en tirer une conclusion définitive qui sera apportée lors des prochains scrutins nationaux, que ce soit les municipales ou les européennes.

     

    Reste que les électeurs centristes ont de quoi s’interroger sur la pertinence de celle-ci.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • François Bayrou peut-il exister sans le MoDem?

     

    Plus le temps passe, plus le Mouvement démocrate s’affaiblit. Nombre de ses militants, connus ou pas, ont rejoint, rejoignent ou rejoindront l’UDI pendant que d’autres sont découragés ou lorgnent vers le PS et les Verts.

    Jamais le parti fondé en 2007 en remplacement de l’UDF, n’a trouvé son électorat alors que les plus de 18% de suffrages obtenus par François Bayrou à la présidentielle de cette année-là laissait espérer à ce dernier que la nouvelle formation pourrait avoir de nombreux élus et militants et qu’elle pourrait lui servir de marchepied efficace pour son dessein de conquête de l’Elysée.

     

    La déconvenue présidentielle de 2012 puis la déculottée législative qui a suivi quelques semaines plus tard a mit un coup de massue à cet espoir (déjà écorné avec l’incapacité du MoDem à affronter les élections précédentes avec succès), sans parler de la constitution de l’UDI qui l’a encore un peu plus fragilisé.

     

    Et il semble assez illusoire de penser que le PS, soit par son écroulement face à son incapacité à résoudre la crise actuelle, soit par la nécessité de trouver un allié pour glisser un peu plus vers le centre-gauche, sera son sauveur, involontaire ou non.

     

    Pourtant, pendant que le parti se délite, son leader, François Bayrou, battu à la présidentielle et aux législatives, n’a pas disparu, loin de là, du paysage politique français.

     

    Sa notoriété et une bienveillance journalistique font qu’il a réussi à demeurer une personnalité politique médiatique.

     

    Dans les sondages, même s’il a perdu de nombreux points, il n’a pas sombré et peut nourrir quelques espoirs de résurrection dont nous gratifie régulièrement la sphère politique.

     

    On voit bien qu’il y a donc un fossé qui se creuse de plus en plus entre l’état de santé du Mouvement démocrate et celui de son leader.

     

    Mais, s’il parait évident que le Mouvement démocrate ne peut exister sans François Bayrou, celui-ci peut-il néanmoins exister sans un parti dans une V° République où il est indispensable à tous ceux qui ont de hautes ambitions politique, ce qu’il a manifestement toujours?

     

    En faveur d’une réponse positive, il y a la place qu’il occupe aujourd’hui, au centre du Centre qui n’a pas, pour l’instant d’autre prétendant crédible (Jean-Louis Borloo ayant, lui, investi l’espace du centre-droit, voire de la droite modérée).

     

    De même, il a su se forger un noyau de fidèles parmi les fidèles que ce soit dans son parti mais aussi dans la population (même s’il n’a pas réussi à se forger un fief électoral imprenable comme d’autres).

     

    En outre, comme nous l’avons dit, il est encore un chouchou des médias ce qui est loin d’être anecdotique dans la société d’information et d’images dans laquelle nous vivons.

     

    Cependant, et de manière plus négative, être un homme seul, est un handicap rédhibitoire dans les joutes électorales. D’autant que, contrairement à ce que le général de Gaulle, son modèle pendant lors de la campagne présidentielle 2012, était devenu lors de sa traversée du désert au cours de la IV° République, il n’est pas une référence vivante incontournable même s’il tente de donner de lui une image de sage qui a eu raison avant tout le monde et qui, seul, continue à dire la vérité au pays.

     

    De même, dans la position où il se trouve, il ne peut rien négocier d’autre que lui-même, ce qui n’est souvent pas assez conséquent comme l’ont montré de nombreux exemples passés pour nouer des alliances «gagnant-gagnant».

     

    Enfin, on peut prendre ses trois échecs consécutifs à la présidentielle où il n’est jamais parvenu au second tour comme une expérience unique qui pourra séduire les électeurs lors d’une quatrième tentative ou comme un passé trop lourd qui le relègue définitivement comme un «has been».

     

    Il est certain qu’un passage réussi aux affaires, c’est-à-dire dans un gouvernement ou à la tête d’une institution, pourrait lui redonner la crédibilité nécessaire pour envisager un avenir politique autre qu’anecdotique.

     

    Cela lui permettrait, notamment, de trouver un moyen d’exister sans le soutien d’un parti puissant.

     

    Quoiqu’il en soit, on aurait tort de l’enterrer trop vite. Mais il aurait tort de croire qu’il va pouvoir facilement renaître de ses cendres.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • Centre: hiatus inquiétant entre aspiration politique et comportement électoral

     

    Le Centre et le Centrisme intéressent les citoyens, les partis centristes, beaucoup moins.

    Si tous ceux qui sont proches des thèses du Centrisme et de son humanisme votaient pour des partis centristes, alors le Centre devrait être au pouvoir ainsi que les sondages le montrent.

    Pourtant, force est de le constater, les formations qui se réclament du Centre demeurent largement minoritaires dans le paysage politique.

    D’où vient ce hiatus entre l’aspiration politique des Français et leur comportement électoral?

    Plusieurs raisons peuvent être avancées. Les deux principales sont un déficit de confiance et de crédibilité ainsi qu’un manque cruel de leaders charismatiques et fiables.

    Vrai ou faux, les Français n’ont pas une grande confiance dans les partis centristes dont ils estiment que les positions et les programmes politiques sont peu identifiables et peuvent même varier en très peu de temps, selon les circonstances et les alliances électorales.

    Il faut dire qu’il est assez difficile d’identifier le projet centriste pour la France alors qu’il semble beaucoup plus simple de le faire pour ceux de la Gauche et de la Droite.

    En cause, un flou artistique souvent de mise dans les positionnements et dans les orientations des partis centristes. La dernière élection présidentielle ne permettait pas vraiment de savoir ce que voulaient un François Bayrou ou un Hervé Morin à part deux ou trois slogans électoraux chocs qui n’ont jamais fait un programme, ni même une orientation reconnaissable.

    Mais même s’il y avait des projets précis, structurés et compréhensibles, il manquerait toujours des porte-paroles charismatiques.

    De ce point de vue, aucun leader centriste n’a été perçu, ces dernières années, par une majorité de la population comme ayant la stature pour devenir chef de l’Etat.

    Comment peut-on agir sur ce hiatus?

    Nous avons déjà pointé à maintes reprises la difficulté de donner une cohésion de la galaxie centriste du fait d’une indépendance ontologique des différents courants.

    Il n’est pas anodin que pour tenter de se fédérer, le centre-droit ait choisi la structure confédérale avec l’UDI.

    La cohésion du Mouvement démocrate tant voulue par François Bayrou (et qui a été à la base de la transformation de l’UDF en 2007) n’a jamais existé, on le voit aujourd’hui où la formation est tiraillée entre ceux qui penchent vers la Droite et ceux qui penchent vers la Gauche.

    Pour autant, il peut y avoir un programme commun de gouvernement réunissant les différents courants centristes. Et c’est là que l’on peut faire correspondre l’attente des Français proches des thèses centristes et leurs votes en faveur de formations du Centre. C’est là également que l’ensemble des centristes pourront partir unis lors des différentes élections, notamment les législatives.

    Ensuite, il sera temps de trouver le ou la porte-parole qui représentera le Centre à la présidentielle (ce qui pourra passer par une primaire). Car, a contrario de ce que pensent François Bayrou et Jean-Louis Borloo, l’unité des centristes ne passe pas obligatoirement par la stature de commandeur d’un chef incontesté et incontestable comme c’est le cas à Droite mais, d’abord, par un projet politique.

    Sans cette façon de procéder, il est fort possible que les centristes demeurent éparpillés et sans crédibilité alors même que le message du Centrisme est celui qui est, non seulement, nécessaire au pays mais celui que souhaitent les électeurs.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centre et l’intervention au Mali: Heureusement, il y a Jean-Pierre Raffarin!

    Jean-Pierre Raffarin n’est pas toujours au diapason d’une vision centriste de la société et ses prises de position sur la Chine, pays qu’il aime et qu’il a raison d’aimer, ne sont pas toujours empreintes d’une défense de la démocratie.

    Pourtant, ses déclarations sur l’intervention française au Mali sont exactement ce que tout responsable centriste devrait dire.

     

    Il a ainsi expliqué que tous les politiques devaient être rassemblés face au terrorisme islamiste dans une «éthique de responsabilité» et que ceux qui critiquaient à tout va le déploiement des troupes devraient, dans «cette situation d’extrême gravité», garder leur «sang-froid».

     

    Saluons de même François Bayrou et Jean-Louis Borloo qui, chacun de leur côté, ont pris une position identique dans le fond à celle de Jean-Pierre Raffarin.

     

    Bien sûr, nous sommes en démocratie et il est normal, sain et indispensable que les opinions diverses et contradictoires se confrontent pour que le citoyen puisse se faire la sienne afin d’être cette personne responsable et informée, capable de voter en toute connaissance de cause et en fonction de son intérêt et de celui de la communauté à laquelle il appartient.

     

    Ayant dit cela, rien ne justifie la politique politicienne raz-des-pâquerettes, d’où qu’elle vienne, de la Droite, de la Gauche ou du Centre.

     

    Or, ne voilà-t-il pas que celle-ci apparait de manière assez indécente à propos de l’intervention de la France au Mali.

     

    Que le Front national et le Front de gauche tirent à boulets rouge sur l’intervention, quoi de plus normal, ils sont dans l’opposition systématique.

     

    Mais que cette posture soit de mise dans le camp de la Droite et, malheureusement, du Centre, ces derniers jours est, au minimum, décevant et irresponsable.

     

    Comment qualifier, par exemple, les propos d’un Valéry Giscard d’Estaing parlant de risques néo-colonialistes?

     

    Nous ne ferons pas l’injure de rappeler à l’ancien chef de l’Etat ses relations africaines sans parler de quelques coups d’éclat (salués justement en leur temps) comme celui des parachutistes à Kolwezi (République démocratique du Congo) en mai 1978.

     

    Mais il n’est pas le seul.

     

    Laurent Wauquiez, vice-président de l’UMP parle, lui, d’impréparations, de «manque de stratégie claire» (oubliant, au passage, l’intervention en Libye de Nicolas Sarkozy et de son fameux va-t-en-guerre, Bernard-Henry Lévy, si clairvoyants que cela permet aujourd’hui aux djihadistes d’avoir des bases arrières dans le pays et de posséder un arsenal impressionnant qu’ils utilisent notamment… au Mali contre notre armée), et de légèreté (sûr qu’il en connaît un bout avec son rôle dans la crise de l’UMP).

     

    Quant à Hervé Morin, président du Nouveau centre et un des leaders de l’UDI, avant même toute action militaire, il avait déjà commencé à critiquer l’intervention des troupes françaises dont pourtant il fut le ministre.

     

    Dans cette longue liste, nous n’oublions pas Alain Juppé, Axel Poniatowski, Brice Hortefeux et quelques autres.

     

    Notons, en revanche, les propos pleins de lucidité de Michel Barnier fustigeant la «politique politicienne» de ses amis de l’UMP.

     

    Il se peut que les opérations militaires contre les terroristes islamistes qui se sont établis au Mali ne donnent pas les résultats escomptés ou que des pertes importantes choquent les Français qui pensaient sans doute que c’était une promenade de santé, ce qui n’a jamais été le cas de n’importe quelle action de guerre.

     

    Dans ce domaine tout est possible et les retournements de l’opinion publique, actuellement majoritairement en faveur de cette intervention, sont connus et redoutés par les politiques.

     

    Mais avant de critiquer pour diviser le pays – ce qu’adorent, entre nous soit dit les terroristes – les responsables politiques de l’opposition devraient faire une analyse honnête et responsable de la situation.

     

    Peut-être auraient-ils souhaité que l’offensive des groupes islamistes sur Bamako réussisse? Cela leur aurait permis de critiquer l’irresponsabilité et la légèreté de François Hollande.

     

    Mais ne faisons pas de procès d’intention…

     

    Reste que tout cela rappelle la stratégie de la critique systématique mise en place par les républicains face à Obama aux Etats-Unis.

     

    Si une partie de la Droite et du Centre vont dans ce sens, le débat démocratique risque d’en souffrir.

     

    Enfin, rappelons quand même de quoi on parle.

     

    Des groupes terroristes islamistes ont établi des bases au Mali pour mener des opérations meurtrières en Afrique et ailleurs dans le monde. Dans le même temps, ils s’en prennent à la population locale et professent des idées obscurantistes.

     

    Ils détestent au plus haut point la démocratie occidentale et, par extension, tous les Occidentaux.

     

    Ils n’ont aucunement l'intention de laisser le monde en paix puisque leur vision de l’Islam est que celui-ci doit devenir la religion de la planète par la soumission de tous ceux qui ne sont pas musulmans.

     

    Pour cela, ils sont prêts à tuer quiconque, hommes, femmes, enfants, pour leur dessein.

     

    Quand on tente de débarrasser le monde de ces individus, on le rend plus sûr.

     

    Pour cela, il faut s’en donner les moyens.

     

    Et quand la France fait ce qu’il faut, tous les démocrates devraient supporter son action.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • Le Centrisme en France en 2013. L’année de la reconstruction du Centre?

    2013 sera-t-elle l’«annus mirabilis» (l’année miraculeuse) du Centre en France?

    En tout cas, après une année 2012 où les mots «union», «réunion», «refondation», «réunification», «confédération» ont été utilisés à tire-larigot sans qu’il y ait, en fin de compte, la création d’un grand parti centriste tant espéré, les douze prochains mois seront indubitablement placés sous le signe d’une reconstruction impérative et incontournable si les partis centristes veulent pouvoir peser sur la politique du pays dans les années à venir.

     

    Du côté du Mouvement démocrate, le dilemme risque bien de se résumer à «la reconstruction ou la disparition» (au mieux la marginalisation groupusculaire).

     

    Du côté des partis centristes qui ont rejoint l’UDI (Nouveau centre, Alliance centriste, FED), la question sera de savoir s’ils sont en train de reconstruire un centre-droit ou s’ils ont atterri dans une UMP bis dirigée par Jean-Louis Borloo.

     

    Mais cette reconstruction ne s’annonce pas aussi facile que cela car la prise de conscience des leaders centristes de l’urgence à la mettre en route reste largement à venir.

     

    Ainsi, pour ceux qui ont eu le courage de regarder les vœux présentés par ces leaders (ceux qui en ont fait), il faut d’abord retenir qu’aucun d’eux n’a prononcé une seule fois les mots Centre, centriste et Centrisme, ce qui devient décidément une très fâcheuse habitude.

     

    Evidemment, vu ces absences, la reconstruction de l’espace centriste n’a été abordée par aucun d’eux.

     

    En revanche, que ce soit François Bayrou, Jean-Louis Borloo ou Hervé Morin, chacun a affirmé à sa façon que la France avait des potentialités énormes mais que tout va mal actuellement, ce qui les empêche d’être utilisées.

     

    Pour Bayrou, assis devant des rayonnages de livres, il y a trois vertus qui permettront de s’en sortir, la lucidité, la volonté et l’unité, cette dernière faisant à nouveau référence à son union nationale qu’il est le seul à promouvoir.

     

    Pour Borloo, les Français doivent «résister» en cette année 2013 et s’en remettre au seul parti digne de ce nom, l’UDI, dans un clip tout à sa gloire (à Borloo, bien entendu!).

     

    Pour Morin, dans une vidéo toujours aussi décalée (plus dans sa cuisine mais en pleine campagne normande), il s’agit de «foutre la paix» aux Français dans une réinterprétation excessivement néolibérale de la devise nationale, «Liberté, égalité, fraternité», puisque même ce dernier mot signifie selon lui, une simple «fraternité d’hommes» et non quelques aides concrètes et matérielles aux plus démunis…

     

    La chance des partis centriste est que 2013 sera une année sans élection. Ils doivent donc en profiter pour se réorganiser et se (re)construire dans la sérénité, l’application et le sérieux.

     

    Bien sûr, il est peu probable que le Mouvement démocrate fusionne avec l’Union des démocrates et indépendants. De même, rien ne garantit encore que cette dernière n’implosera pas.

     

    Néanmoins, sans être totalement unis, les centristes peuvent, à la fois, préciser leurs positionnements sur les grandes questions actuelles et trouver, éventuellement, des passerelles entre eux.

     

    Car il existe une incongruité politique flagrante: les centristes ont l’air plus capable de parler avec les partis de gauche (Mouvement démocrate) et de droite (UDI) qu’entre eux!

     

    Ainsi, l’alliance «naturelle» du centre-droit n’est pas avec l’UMP, comme le déclament sans cesse tous les responsables de l’Union des démocrates et indépendants, mais bien avec le Centre (voire le centre-gauche).

     

    Ce qui sépare le MoDem de l’UDI est certes réel mais bien moins que ce qui sépare cette dernière de l’UMP.

     

    C’est en tout cas ce que pensent la grande majorité des militants, sympathisants et électeurs centristes.

     

    Parlant de l’UMP, une des grandes inconnues sera de savoir ce que va devenir son pôle centriste. Pas forcément en 2013 (où aucune élection ne sèmera la zizanie à l’intérieur du parti de droite) mais, à moyen terme, lorsque les centristes umpistes se rendront une nouvelle fois compte qu’ils ne sont que la cinquième roue du carrosse et, ce, même s’ils vont pouvoir s’exprimer plus facilement cette année grâce à la reconnaissance des courants promise par le président en sursis, Jean-François Copé.

     

    Il semble assez naturel que, si l’UDI réussit à se construire dans la durée, ces centristes la rejoignent tôt ou tard (même si ce qui est naturel ne le semble pas toujours aux centristes…).

     

    En revanche, si l’UDI faillit, ce qui demeure une option au vu des différents échecs de ces dernières années dans la réunion des centres, les centristes de l’UMP ne devraient pas reprendre leur liberté qui serait synonyme pour eux de perte de mandats électoraux et disparition à terme.

     

    Quant à tous ceux qui estiment que le débat n’est plus de savoir si l’UDI sera un succès ou un échec mais qu’elle est bien une nouvelle force qui compte, rappelons-le que la seule élection à laquelle a été confronté le parti de Jean-Louis Borloo, s’est soldée par l’échec de son député sortant dans le Val-de-Marne fasse à un UMP dissident qui n’avait même pas l’investiture de son parti!

     

    Enfin, 2013 sera peut-être l’occasion d’un rapprochement (ou même d’un ralliement) entre François Bayrou et François Hollande.

     

    Les difficultés que devraient rencontrer le gouvernement au cours de l’année qui vient avec une montée du chômage et une croissance atone, le tout sur fond de défiance de plus en plus grande des Français, pourrait amener le Président de la république à vouloir, non pas élargir sa majorité (le MoDem n’a que deux élus…) mais l’ouvrir à une composante centriste qui lui servirait de caution politique.

     

    Pour François Bayrou, ce serait un risque mais aussi le moyen de compter à nouveau dans le paysage politique et de redonner vigueur à son parti, surtout à son ambition présidentielle.

     

    In fine, 2013 sera, à n’en pas douter, une année vérité pour les partis centristes. A eux de se saisir des opportunités qu’ils ont tant de fois manquées les années précédentes.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • L’Année du Centrisme en France. 2012, naufrages électoraux et recomposition du Centre en cours

    2012 a été une «annus horribilis», véritablement une année terrible, pour le Centre qui a touché un de ses points les plus bas depuis bien longtemps tant en matière électorale que de force capable d’influencer le débat politique.

    Comme toute catastrophe de ce genre, un mouvement de reconstruction s’est mis en route dans la foulée dont il est trop tôt pour juger de son éventuel succès ou de son échec.

     

    - Naufrages électoraux

     

    S’il faut parler, évidemment, du nouvel et sévère échec de François Bayrou à la présidentielle où il n’est arrivé qu’en cinquième position derrière François Hollande et Nicolas Sarkozy mais, plus grave, également derrière Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, ne parvenant pas à dépasser la barre des 10%, il ne faudrait pas oublier que tout le Centre a sombré dans cette année électorale.

     

    Que dire ainsi de la défaite de ce même Bayrou aux élections législatives qui ont suivi la présidentielle et de tout son Mouvement démocrate (à peine deux élus) ainsi que de tous les autres partis centristes.

     

    Que dire du Nouveau centre, fort soi-disant de ses trente députés mais incapable de s’unir derrière la candidature présidentielle de son président, Hervé Morin, qui, crédité de 1% des intentions des vote, voire moins, n’est même pas parvenu à réunir les 500 parrainages nécessaires pour être présent à l’élection alors que le trublion Jacques Cheminade, lui, n’a pas eu ce problème…

     

    Un Nouveau centre qui a ensuite et sans surprise explosé en plein vol avec le départ d’une partie de ses élus et de ses cadres derrière son président délégué et ennemi féroce de Morin, Jean-Christophe Lagarde dans un parti, la FED (Fédération européenne et démocrate) dont la création n’apparaît pas clairement à l’heure actuelle comme indispensable et qui s’est d’ailleurs immédiatement ralliée à l’UDI de Jean-Louis Borloo.

     

    Il faut dire que Lagarde, sans doute par ambition personnelle (tout à fait respectable au demeurant), a été le principal fan de Jean-Louis Borloo dans son entreprise de récupération des centristes pour ses visées également personnelles.

     

    Que dire également de l’Alliance centriste qui n’a jamais réussi à sortir de l’anonymat depuis sa création et est demeurée un groupuscule sans militants (mais avec quelques notables élus essentiellement au Sénat) et sans projet.

     

    Voilà un parti qui justifiait son existence par la volonté de réunir les centristes et qui, lors du premier tour, se rallia derrière François Bayrou contre Hervé Morin (après avoir fait alliance avec celui-ci un temps) et après les législatives rejoignit immédiatement le camp centriste opposé de l’UDI (en critiquant vertement François Bayrou)…

     

    Il y avait là tout l’opportunisme qui fait tant de mal au Centre depuis longtemps.

     

    Quant au Mouvement démocrate, assommé par l’échec de son chef et unique ciment, François Bayrou, il est demeuré ce qu’il a toujours été, une création d’un homme pour un destin personnel, sans élus et avec, dorénavant, peu de militants.

     

    Un gâchis énorme alors que le MoDem est certainement la formation politique qui défend la position la plus proche de ce que devrait être un Centre indépendant s’appuyant sur une vision réellement Centriste.

     

    A tous ces échecs, il ne faudrait pas oublier d’adjoindre celui… de l’UMP (à la fois électoralement et politiquement avec la crise interne lors de la guerre entre François Fillon et Jean-François Copé).

     

    Rappelons que l’objectif de cette dernière lors de sa création était de réunir Droite et Centre dans une même formation.

     

    Pourtant, dès le départ, les centristes y ont toujours été marginalisés (même si Jean-Pierre Raffarin fut le premier ministre de Jacques Chirac) et l’UMP fut toujours considérée comme un parti de droite et non un parti de droite et du Centre, a fortiori, un parti de centre-droit.

     

    Le départ de Pierre Méhaignerie «centriste historique» de l’UMP pour l’UDI est assez anecdotique mais montre malgré tout le désarroi de ces centristes umpistes phagocytés et leur incapacité de pouvoir peser sur la ligne politique de l’UMP depuis 2002 et, surtout, 2007.

     

    - Bayrou et Borloo

     

    Au niveau des hommes, le Centre, à tort ou à raison, est désormais incarné par deux leaders, François Bayrou et Jean-Louis Borloo.

     

    Malgré la claque qu’il a prise à la présidentielle, François Bayrou (président du Mouvement démocrate) demeure l’une des figures centrales du Centre.

     

    Cela veut-il dire qu’il à l’étoffe d’un grand homme politique ou bien que le Centre est désespérément vide de toute personnalité de premier plan?!

     

    Une réponse peut-être donnée par l’extrême facilité avec laquelle Jean-Louis Borloo (président du Parti radical et de l’UDI), qui n’a rien d’un centriste et qui le revendique haut et fort, a pu, tels autrefois Edouard Balladur et même Valéry Giscard d’Estaing, récupérer les troupes éparpillées du centre-droit derrière sa bannière.

     

    Les hommes et femmes d’avenir du Centre sont encore à chercher avec une loupe, voire un microscope! On peut, tout de même, citer les deux Jean-Christophe, Lagarde (président de la FED) et Fromantin (député-maire de Neuilly-sur-Seine).

     

    Espérons que les années qui viennent apporteront quelques fournées salutaires dans ce domaine quasi-désertique pour l’instant…

     

    - Création de l’UDI

     

    Avec la déconfiture de François Bayrou et des centristes aux élections présidentielles et législatives, la création de l’UDI (Union des démocrates et indépendants) est le deuxième événement de l’année dans la galaxie centriste française.

     

    Grâce à cette déconfiture, au désarroi des centristes et à un bon timing, Jean-Louis Borloo a pu créer cette structure (d’abord sous la forme d’un groupe à l’Assemblée nationale puis d’un parti) encore fédérale pour ses ambitions personnelles en agrégeant autour de lui la très grande majorité des personnalités de centre-droit mais aussi nombre d’autres venues de la «droite modérée» ainsi que de la Droite tout court.

     

    Ce qui fait de l’UDI plutôt un parti de droite modérée que de centre-droit.

     

    D’autant que Borloo n’a pas réussi, pour l’instant, à vider, loin de là, l’UMP de tous les centristes ni à récupérer une grande partie du Mouvement démocrate.

     

    De même, le parti demeure encore un assemblage de bric et de broc où les leaders se contredisent à périodes répétées quand ils ne de détestent pas entre eux (Morin et Borloo se détestent, tout comme le premier nommé et Lagarde, par exemple).

     

    En outre, si l’UDI a une bonne image dans la population (ce qui est de bon augure pour son avenir), elle a complètement raté son premier rendez-vous électoral avec la défaite d’un de ses députés lors d’une partielle après son invalidation par le Conseil Constitutionnel.

     

    Pire, la défaite du maire de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), Henri Plagnol, n’est pas venue de la Gauche mais de l’UMP, pourtant présentée comme moribonde par Jean-Louis Borloo, sous la personne de son ancien adjoint à la marie. Sylvain Berrios.

     

    Une entrée en la matière qui fait quelque peu tâche d’autant que Berrios ne bénéficiait même pas de l’investiture de l’UMP qui avait été donnée à Plagnol!

     

    - Le projet centriste en panne

     

    Autant dire qu’avec toutes ces péripéties électorales et organisationnelles (sans parler des problèmes d’égos), le projet centriste de gouvernement n’a pas beaucoup progressé en 2012.

     

    La plateforme électorale de François Bayrou était peu claire et le programme de l’UDI encore largement à définir.

     

    Ce qui a d’ailleurs exclu les centristes de tous les grands débats nationaux et internationaux à part celui sur la nécessité de réindustrialiser la France et sur la nécessité de s’attaquer aux abyssaux déficits des finances publiques.

     

    Néanmoins, on attend toujours ce projet de société humaniste, équilibrée et européenne, qui est la marque de fabrique du Centre dont on a peine à discerner les contours exacts et les fondements dans les propos actuels des leaders centristes.

     

    - Centre, centre-droit et centre-gauche

     

    Un des débats de cette année a été, encore et toujours, la place du Centre sur l’échiquier politique français.

     

    Ainsi, le Centre est-il plutôt proche de la Droite ou de la Gauche ou se trouve-t-il à équidistance des deux, ou ailleurs?

     

    On sait que les centristes se mélangent souvent les pédales dans ce positionnement pourtant essentiel et qu’ils ne sont guère aidés en cela par les adversaires du Centre, en particulier ceux qui prétendent qu’il n’existe pas.

     

    C’est de bonne guerre évidemment de la part de ces derniers mais est une faiblesse politique évidente des centristes.

     

    Le Centre, faut-il le rappeler, d’abord, n’est pas l’allié préférentiel, ni de la Droite, ni de la Gauche. Durant son histoire, il a été allié avec la Droite et la Gauche sans pour autant renier ce qu’il était.

     

    Ensuite, le Centre n’est pas un «juste milieu» politique, c’est-à-dire qu’il n’est pas la moitié de la Gauche et la moitié de la Droite, qu’il ne se définit pas par rapport à la Droite et la Gauche mais qu’il est un «juste équilibre» et qu’en cela il a un positionnement politique particulier dont on peut même dire qu’il est la référence qui positionne les clientélismes de droite et de gauche.

     

    Mais ce juste équilibre n’est pas non plus assimilable à une union nationale comme s’est employé à le faire croire François Bayrou pendant la campagne présidentielle et qu’il continue à la prôner au nom du Centre.

     

    Si le Centre a un esprit consensuel et de compromis, cela n’a rien à voir avec une vision d’un grand rassemblement unitaire. Les centristes sont des démocrates et ils savent bien que la démocratie ne peut vivre que s’il y a des mouvements d’idées divergentes à partir, évidemment, de valeurs communes.

     

    Ce qui n’empêcherait pas, évidemment, le Centre de prendre toute sa part d’une union nationale si celle-ci s’avérait nécessaire ce qui n’a jamais été le cas ces dernières décennies.

     

    - Où est le renouveau?

     

    L’année 2012 n’a pas montré le moindre renouveau du Centre. Ce sera, s’il doit y en avoir un, pour 2013 ou, plus sûrement, pour 2014 avec les élections municipales et européennes. C’est ce que nous tenterons de déterminer dans une prochaine analyse.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • Alliance: Le Centre doit-il en pencher à gauche ou à droite?

     

    Au moment où il semble que le Mouvement démocrate de François Bayrou et l’UDI de Jean-Louis Borloo ont deux stratégies complètement différentes, sinon diamétralement opposées, en matière d’alliances électorale et de gouvernement, quelle est, par rapport au paysage politique actuel de la France, la meilleure pour le Centre?

    Au-delà de son union qui reste encore largement à faire et qui ne serait, de toute façon, pas suffisante pour gagner les élections et gouverner, il y en a trois possibles: soit une alliance à droite, soit une alliance à gauche, soit une alliance multidirectionnelle avec la droite et la gauche modérées.

    Certains, dont nombre de centristes, affirment qu’une alliance soi-disant «naturelle» unirait le Centre et la Droite, toute la Droite, en excluant uniquement les partis d’extrême-droite comme le Front national.

    D’autres estiment que l’alliance est plutôt à rechercher du côté de la Gauche, à l’exclusion de la gauche de la gauche (Front de gauche) et de l’extrême-gauche (du NPA à Lutte ouvrière).

    Enfin, la troisième possibilité est l’alliance avec la droite et la gauche modérées, ce qui impliquerait une recomposition politique (scission des ailes modérées du Parti socialiste et de l’UMP) qui n’a pas encore eu lieu.

    Etudions ces trois cas de figure:

    - Alliance Centre-Droite: C’est l’alliance qui s’est développée en priorité pour une majorité des centristes depuis le début des années 1970. Elle n’a rien de «naturelle», ni d’«historique», malgré les affirmations de Jean-Louis Borloo ou d’Hervé Morin, quand on se rappelle l’opposition frontale entre centristes et gaullistes depuis la Libération.

    Elle s’est ensuite réalisée sur une proximité idéologique, notamment, sur l’économie (économie de marché) mais bien plus sur la politique, refus sans concession du communisme et constat de l’impossibilité pour le Parti socialiste français de se réformer pour se positionner comme une formation social-démocrate après la tentative désastreuse de Gaston Deferre à la présidentielle de 1969 puis la signature du Programme commun de gouvernement avec les communistes en 1972.

    Mais même si le centre-droit est présent à l’intérieur même de l’UMP, il existe, entre le Centre et la Droite de nombreuses différences.

    Libéraux mais aussi personnalistes et solidaristes, influencés en cela par les doctrines sociales démocrate-chrétiennes, les centristes ont une vision plus ouverte de la société, une recherche plus grande d’humanité et de partage ainsi qu’une volonté émancipatrice de l’individu dans le progrès.

    Par conviction, le centriste n’est pas un conservateur, il est réformiste. De même, s’il est patriote, il n’est pas nationaliste et voit l’avenir de la France dans une fédération européenne.

    - Alliance Centre-Gauche: C’est une alliance qui a eu lieu maintes et maintes fois dans l’histoire politique de la France. Aujourd’hui encore elle persiste  - à un niveau certes minimum - grâce à la présence des Radicaux de gauche (centre-gauche) aux côtés du Parti socialiste.

    Reste que les centristes ne partagent pas la vision socialiste plutôt holistique de la société où la liberté est bridée face au primat d’un intérêt général aussi peu précis qu’il est, par définition, extensif à tout et n’importe quoi, et où un Etat omniprésent est chargé d’administrer ce tout et n’importe quoi.

    En outre, le choix des socialistes français de se tourner vers les extrêmes à gauche pour constituer des alliances électorales et de gouvernement les a coupés d’une vraie possibilité d’union avec le Centre alors que fortes convergences existent dans de nombreux domaines.

    - Alliance du Centre avec les gauche et droite modérées: Cette alliance serait évidemment la meilleure et certainement la plus «naturelle» par rapport à ce que nous venons de dire des deux précédentes sauf… qu’elle est impossible actuellement.

    En effet, la droite modérée est aujourd’hui majoritairement à l’intérieur de l’UMP (et ne semble pas vouloir s’en détacher malgré la crise dévastatrice qui frappe le parti) même si on la trouve aussi dans l’UDI (d’où, d’ailleurs, la possible marginalisation, à terme, des centristes comme ce fut rapidement le cas à l’intérieur de l’UMP).

    De son côté, la gauche modérée, que ce soit avec les Radicaux de gauche, une partie des Verts ou avec la frange la plus réformiste du Parti socialiste, est bien arrimée à ce dernier et si elle souhaite une alliance avec le Centre, elle n’est pas en mesure d’imposer au PS les compromis nécessaires pour la réaliser.

    De même, au-delà de l’alliance avec le Centre, la droite modérée et la gauche modérée ne semblent pas, sur les bases actuelles du débat politique mais aussi des blocages dus à l’organisation même du politique en France, capables de construire une alliance entre elles.

    Pour faire bouger les lignes en la matière, il faudrait un Centre hégémonique auquel s’agrègeraient la droite et la gauche modérées. Autant dire que nous en sommes encore loin…

    Revenons-en maintenant aux stratégies différentes du Mouvement démocrate et de l’UDI.

    Le Mouvement démocrate se positionne de plus en plus au centre-gauche tandis que l’Union des démocrates indépendants s’est installée franchement au centre-droit.

    Même si l’on peut considérer que ces positionnements sont électoralistes et qu’il s’agit également, et pour l’UDI et pour le MoDem, de trouver, chacun, un espace politique privilégié et protégé, ils sont également le résultat de deux analyses divergentes d’un constat commun: le corps social, notamment la classe moyenne, cœur de cible du Centre, est de plus en plus individualiste et consumériste dans une société postmoderne.

    Ce constat d’une communauté où l’individu réclame que l’on prenne en compte ses choix de vie prioritairement au vivre ensemble tout en lui assurant une sécurité amène des réponses proches de la part des deux partis centristes mais pas identiques, que ce soit en matières économique, sociale et sociétale.

    C’est certainement dans ce dernier domaine que les différences sont les plus nettes. Les positions du MoDem sont ainsi plus libérales et celles de l’UDI plus conservatrices, même si les discours des deux formations et de leurs présidents demeurent encore loin d’une société ouverte, métissée et mondialisée.

    De leurs côtés, l’UMP s’arcboute sur des positions très conservatrices alors que le Parti socialiste agit, en la matière, en parti attrape-tout qui se focalise sur l’ensemble des minorités en leur promettant de défendre leur cause… qui sont parfois opposées.

    Deux réponses qui ne sont pas celles du Centre qui met en avant la liberté dans la responsabilité mais aussi la notion de personne, l’une et l’autre devant ainsi être des garde-fous de choix radicaux.

    Le pari de François Bayrou d’une alliance avec le Parti socialiste prend en compte une vision où les «droits à» et les revendications identitaires de groupes divers, le tout dans un environnement où règne le «principe de précaution», sont en constante progression dans cette société postmoderne qui est en train de se construire.

    Le pari de Jean-Louis Borloo d’une alliance avec l’UMP prend en compte une vision où les revendications individuelles à une plus grande autonomie sont l’autre pendant de cette postmodernité.

    Reste que le plus important est de savoir quelle est l’alliance qui sera le plus bénéfique pour le Centre et pour les Français.

    Au jour d’aujourd’hui, au vu de la faiblesse du Centre, ces deux alliances recèlent autant de dangers pour les partis centristes.

    En réalité, ce qui sera le plus important, sera la capacité de ceux-ci de devenir des partenaires égaux dans une alliance.

    A ce jeu, l’UDI semble avoir pris une longueur d’avance sur le Mouvement démocrate.

    A ce dernier de trouver un moyen pour revenir à la hauteur du parti de Jean-Louis Borloo s’il veut encore peser sur l’avenir du Centre demain.

    L’essentiel se jouera néanmoins sur l’élaboration d’un programme entre les partenaires. C’est à ce moment là que l’on pourra vraiment savoir si le Centre ne joue que les utilités ou s’il réussit à obtenir un réel compromis équitable avec son allié.

    C’est pour cela qu’il est trop tôt pour se prononcer sur le choix que doit faire le Centre tout en ajoutant qu’il est tout aussi évident qu’un choix devra obligatoirement être fait, au plus tard pour les prochaines élections législatives et présidentielles.

    La particularité des élections municipales et régionales n’obligent pas à d’autres alliances que locales même s’il peut y en avoir une au niveau national. Sans parler des européennes où chaque parti peut se compter seul.

    En d’autres termes, l’important pour le Centre est avant tout de se (re)construire afin de se présenter, quand il sera temps, en partenaire crédible de la Droite ou de la Gauche.

    C’est pour cela qu’il semble étonnant que l’UDI se soit déjà prononcée pour une alliance à droite avant même toute négociation programmatique avec l’UMP.

    C’est pour cela qu’il semble étonnant que le Mouvement démocrate penche à gauche alors qu’il n’y ait au aucun signe de réelle ouverture de la part du PS.

    In fine, l’alliance la plus «naturelle» du Centre serait avec une gauche réformiste et une droite progressiste. Mais la V° République et ses institutions ne semblent pas être des facilitateurs pour celle-ci.

    Alexandre Vatimbella

     

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